NOUVELLES OPÉRATIONS A VERDUN
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toires de la côte du Poivre à l’ouest, et d’Hardaumontà l’est. Il en résultait des pertes journalières (200 hommesen moyenne) pour les troupes de première ligne entrele ravin de la Goulette et le ravin de la Fausse Côte.
D’autre part, le fort de Douaumont, dont la conserva-tion était de première importance au double point de vuetactique et moral, se trouvait en première ligne, et parconséquent exposé à être pris ou investi si l’ennemi fai-sait sur ce point un effort suffisant.
Telles étaient les raisons qui amenèrent Nivelle à meproposer une attaque ayant pour objectif la ligne : côtedu Poivre, cote 378, cote 347, carrières nord et sud, Har-daumont, Vaux.
Ces propositions rentraient trop dans mes vues pourque j’y fisse objection. Je leur donnai mon approbationle 18 novembre.
L’attaque retardée par le mauvais temps eut lieu le15 décembre. Elle fut plus longue et plus difficile que celledu 24 octobre et se prolongea avec de violentes réactionsennemies jusqu’au 18. Néanmoins, tous les objectifs furentatteints et conservés ; la pénétration dans les lignes ad-verses avait été telle que le système d’artillerie des Alle-mands se trouva désorganisé, et que leurs réactions man-quèrent de puissance. On peut estimer qu’ils perdirentdans ces journées plus de 25 000 hommes. Le nombre desprisonniers que nous fîmes atteignit 12 000, dont près de300 officiers. Le matériel enlevé ou détruit sur place s’élevaà 115 canons, 44 minenwerfer, et plus de 100 mitrailleuses.
Ce fut la dernière action et non la moins glorieuse quise déroula sur le front français sous mon commandement.Avec la victoire du 24 octobre elle achevait la défaite desAllemands devant notre grande place de l'Est. C’était enoutre la plus belle réponse aux captieuses propositionsde paix que l’Allemagne nous lançait à ce moment.
Mais les échos de cette glorieuse affaire se perdirentà Paris dans le bruit des discussions parlementaires quientraînèrent une crise dans le commandement de nos armées,et mon départ.
T. II.
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