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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

crivant déconomiser les troupes en ligne en perfectionnantles organisations défensives, et de constituer des réservespartielles.

Les commandants des grandes unités nentrèrent dabordque timidement dans la voie que je leur traçais. Il semblaitquon ne pût défendre les tranchées quen les garnissantdhommes coude à coude derrière les parapets. Aussi, lespremières réserves constituées dans les armées ne se com-posèrent dabord que de petites unités qui présentaientplutôt le caractère de réserves de corps darmée. Auxarmées du Nord, la densité des troupes permettait de pousserplus loin encore la création des disponibilités, et de cons-tituer en dehors des réserves darmée des réserves de groupesdarmées, qui comprendraient « des unités très vigoureusesplacées à proximité des points sensibles (1)... » Dautrepart, les disponibilités pouvaient être encore accrues parlemploi sur le front dunités territoriales qui libéraientautant dunités dactive ou de réserve.

Enfin, je donnai au général Foch mission de demanderau maréchal French, dont les forces sétaient sensiblementaugmentées, et qui avec quatre corps darmée tenait unfront de 50 kilomètres, alors quun grand nombre de noscorps darmée tenaient des fronts allant jusquà 20 kilo-mètres, de relever la 8 e armée française intercalée entreles Anglais et les Belges. A vrai dire, cette relève, à la-quelle le maréchal nopposa aucune objection de principe,ne commença à sopérer très lentement quà partir de lafin de décembre.

Néanmoins, vers la fin de novembre, nos organisationsdéfensives commençaient à se perfectionner ; dans chaquearmée, leffectif des troupes disponibles était en voie daug-mentation ; les réserves de groupes darmée comprenaientdeux divisions dinfanterie, deux divisions de cavalerie,deux divisions territoriales. La cavalerie, qui avait ététransportée dans les Flandres, avait repris sa place danslordre de bataille normal : les deux corps de cavalerie

(1) Lettre n° 4103 du 17 novembre 1914.