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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
dans le nord en juin 1915, et employée sur le canal deFûmes à Nieuport.
La deuxième batterie fut mise en juillet à la dispositiondu groupe d’armées du centre.
Quant à la batterie de canonnières de 100 T. R., elle futmise en service au début de septembre 1915, au grouped’armées du centre également.
D). Artillerie de tranchée. — Mais à ce programme de jouren jour plus étendu, s’en était ajouté un autre qui visaità la création et à la mise en œuvre d’un matériel dontnous n’avions au début de la guerre aucun élément, Var-tillerie de tranchée.
Au début de novembre 1914, le commandant du génieDuchêne avait proposé l’emploi pour le tir à faible dis-tance d’un projectile lancé par un canon que coiffait unebombe dont l’arrière était empenné pour se maintenirsur sa trajectoire. En transmettant cette intéressanteproposition au ministre le 8 novembre 1914 (1), j’insistaide la façon la plus pressante sur la nécessité de réaliserun pareil engin dont j’avais à plusieurs reprises, dès letemps de paix, demandé la mise au point.
Des études furent aussitôt entreprises à Bourges. Ellesaboutirent, dans les premiers jours de janvier 1915, à lamise en commande d’un premier lot de canons de 58 de tran-chée qui furent envoyés aux armées pour essais au fur età mesure de leur confection. Ces essais se révélèrent sisatisfaisants que, sans attendre la réalisation des amélio-rations projetées, je demandai qu’une nouvelle commandede 110 canons fût immédiatement passée, et la productiondes projectiles portée à 4 000. Au milieu de février 1915, unnouveau modèle (n° 2) fut réalisé, lançant une bombede 40 kilogrammes. 140 canons de ce type furent com-mandés. Le modèle primitif (n° 1) fut perfectionné etdevint le n° 1 bis.
L’emploi des canons de 58 se généralisa de plus en plus,
(1) Lettre n° 1729 du 8 novembre 1914.