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L’armée mobilisée comprenant 1 100 000 combattantsd’infanterie, il restait donc environ 1 700 000 fusils àl’intérieur.
Au mois d’avril 1915, les pertes des huit premiers moisde la guerre étaient estimées à 700 000 fusils, chiffre assezdifficile à évaluer exactement, car il y avait un incessantet double courant d’armes évacuées vers l’intérieur pourréparations, et d’armes arrivant au front avec les renforts.Quoi qu’il en soit, le déficit était d’autant plus inquiétantque les fabrications étaient arrêtées depuis longtemps, etn’avaient pas été reprises. J’appelai l’attention du ministresur cette situation. Les manufactures d’armes portativesfurent invitées à reprendre leur fabrication. On fit appelà l’industrie privée. La production passa de 20 000 enjuin 1915 à :
33 000 en juillet,
43 000 en août,
47 000 en septembre,
50 000 en octobre,
52 000 en novembre,
58 000 en décembre.
La réserve de fusils, tombée à 250 000 au milieu de 1915,s’était déjà relevée à 300 000 en novembre de la mêmeannée malgré que de nombreuses unités nouvelles eussentété formées. Dès le début de 1916 elle remontait encore,et atteignait 450 000 en avril (1).
B) Mitrailleuses. — Au 1 er août 1914, nous avions5 106 mitrailleuses, dont 2 020 aux armées, 2 886 dans lesplaces fortes, 200 à la manufacture de Saint-Étienne.En majeure partie, ces armes étaient du modèle 1907,et sortaient de la manufacture de Saint-Étienne. Auxarmées, on n’utilisait que ce modèle, chaque bataillon
(1) D’autre part, nous avions été amenés à céder à des arméesalliées, russes, serbes et belges un nombre important de fusils. Cescessions ont principalement porté sur les fusils Kropatchek et lesfusils modèle 1874.