49
varié (fils de fer, piquets, rondins, charpentes, blindagespour abris et guetteurs, etc...) ;
Organisation des cantonnements pour l’hiver dans desrégions dévastées (construction de baraques, d’écuries,aménagement des eaux, exploitation des forêts, etc...) ;
Problème de l’habillement, de l’équipement, du har-nachement ;
Problème du ravitaillement en vivres, organisation duservice de santé, lutte contre les mercantis, organisationdes coopératives, etc...
Tous problèmes qui demandaient des solutions rapidesménageant à la fois les intérêts des troupes et la fortunedu pays.
Mais, pour sommaire et incomplet qu’il soit, pourfastidieux et aride qu’il puisse paraître, le tableau queje viens de faire du problème de notre armement en 1915est d’une terrible éloquence et plein d’enseignements.
La guerre nous trouva avec un matériel apte à faireune guerre de mouvement courte et violente. J’ai dit, etje répète que, dès 1911, j’avais appelé l’attention du mi-nistre de la Guerre sur la nécessité de prévoir l’appel engrand à l’industrie privée comme à celle de l’État, pournous permettre de faire face aux consommations de muni-tions que le matériel moderne était en mesure de dévoreren peu de temps. Des raisons exclusivement politiquesempêchèrent M. Messimy, qui avait parfaitement comprismes suggestions, de donner satisfaction à ces demandes.Quand se produisirent les événements que j’avais prévus,il était trop tard pour récriminer ; il fallait agir.
Le pays eut, à ce moment, l’heureuse fortune de trouveren M. Milierand un ministre de la Guerre qui sut fairefront avec une volonté puissante et une belle énergie auproblème qui se posait à nous. Placé entre mes incessanteset croissantes demandes et les industriels démunis demain-d’œuvre, de matières premières et de machines, ils.ut vaincre toutes les résistances et aplanir tous les obs-tacles. Certes, il fallut du temps. Mais à la fin de 1915,quand M. Milierand quitta le ministère, non seulement
4
T. II.