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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
Le 30 novembre, les transports de forces ennemies versla Russie se confirmant de plus en plus, entraînant dansla densité du front une diminution sensible surtout enBelgique , j’adressai aux armées une Note (1) leur précisantla conduite à tenir en vue des opérations futures :
« Il y a donc lieu de se préparer à prendre l’offensive dès quel’ordre en sera donné, dans un temps plus ou moins rapprochésuivant les événements...
Il importe que, sur toutes les parties du front où l’offensiveserait possible, nos lignes soient poussées à une distance deslignes adverses inférieure à 150 mètres. Sur toutes les autresparties du front, le front devra être rendu inviolable parl’emploi de défenses accessoires... »
Quelques jours plus tard, je fis connaître au généralFoch (2) ma volon té de le voir entreprendre au plus tôt desactions partielles autour d’Ypres . Et le 8 décembre, jedécidai, bien que les mesures prises pour la reconstitutiondes ressources en personnel et en matériel n’eussent pasencore donné tous leurs résultats, de passer sans retard àl’offensive. Cette décision fut exprimée par une Instruc-tion générale (3) complétée par des Instructions particu-lières à chaque armée.
Le mécanisme de cette offensive consistait en deuxattaques principales exécutées respectivement par les 10 eet 4 e armées en direction de Cambrai et d’Attigny, et enquatre attaques secondaires menées par :
La 8 e armée en liaison avec la gauche britannique dansla région de Yervick ;
La 2 e armée qui attaquerait dans la région de Combles ;
La 3° et la l te armées qui attaqueraient, l’une entreArgonne et Meuse , l’autre en direction de Tbiaucourt ;
Enfin le détachement d’armée des Vosges qui conti-nuerait ses opérations en Haute-Alsace.
(1) Note n° 7135 du 30 novembre 1914.
(2) Télégramme n° 1530 du 7 décembre 1914.
(3) Instruction générale n°8 et Instructions particulières n 01 2 3 1725,1751, 1752 et 1753.