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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
le plateau des Loges, le 5 e groupe sur le plateau de lacote 132 (au nord de Soissons) (1).
L’attaque sur le plateau des Loges (21 décembre)échoua entièrement.
Celle de la cote 132 débuta le 25 décembre par une pré-paration d’artillerie, mais la destruction des défensesaccessoires n’ayant pas paru suffisante, l’assaut fut con-tremandé. Le 8 janvier, l’opération brillamment menéepar 5 bataillons enleva une partie de la première ligneennemie. Le 9 et le 10, on entama la préparation d’unenouvelle phase.
Mais, le 12 au matin, l’ennemi entamait une vigoureusecontre-offensive. Nous perdîmes tous nos gains à la cote 132.Le lendemain, malgré l’engagement de nos réserves locales,les Allemands parvinrent à s’emparer de toutes les hauteursde la rive droite de l’Aisne ; pour comble de malheur, unecrue de la rivière n’avait laissé subsister que deux ponts.Le général Maunoury, estimant que les troupes maintenuesau nord de l’Aisne, fatiguées par six jours de combats t~èsdurs, pourraient se trouver compromises, donna l’ordreau 5 e groupe de divisions de réserve de traverser la rivièreen ne gardant qu’une tête de pont sur la rive droite.
Le mouvement s’exécuta en bon ordre dans la nuitdu 13 au 14 janvier.
Quant à la 5 e armée, elle avait combiné trois attaques :
Une, du 18 e corps, sur le plateau du Moulin de Vauclcrs ;
Une, du 3 e corps, sur la cote 108 et le plateau au nordde Craonne ;
Une, des troupes du secteur de Reims , sur la Bertonnerie.
Les deux premières de ces attaques furent devancéespar une offensive allemande qui fut repoussée (22-23 dé-cembre) ; dans le secteur de Reims , la division marocaineenleva quelques éléments de tranchées.
En résumé, ces différentes attaques n’avaient, pour laplupart, donné que des résultats insignifiants ou nuis ; en
(1) Voir croquis ci-contre.