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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
sur un front d’environ 8 kilomètres entre le fortin de Beau-séjour et les bois à l’ouest de Perthes-les-Hurlus ; cetteaction serait appuyée sur son flanc gauche par une at-taque secondaire de la 60° division dans le bois Sabot,tandis qu’aux deux ailes de l’ensemble, le 12 0 corps àgauche, le corps colonial à droite, tiendraient l’ennemisous la menace constante d’une attaque.
La préparation des opérations de la 4 e armée fut entravéepar une série d’actions locales de l’ennemi qui se produi-sirent le 3 février, à l’ouest de Perthes, au nord de Mesnil-les-Hurlus, et au nord de Massiges : les deux premièresfurent facilement repoussées, mais la troisième, plus im-portante, précédée de l’explosion d’une série de mines,réussit à enlever au corps colonial, après une attaque menéepar trois régiments allemands, sa première ligne de tran-chées. Au même moment, une opération préliminaireexécutée par la 36 e division française échouait totale-ment.
Tout cela indiquait que l’ennemi était particulièrementsur ses gardes, et, par contraste, que des négligences etdes maladresses se produisaient chez nous. J’intervinsaussitôt pour stimuler les énergies, et m’opposai à un ralen-tissement dans l’action quotidienne de l’artillerie que legénéral de Langle me signalait comme imputable au mau-vais temps et à l’état des routes : s’il pleuvait chez nous,il pleuvait aussi chez l’ennemi.
Avant le début de l’offensive, toutes les troupes pla-cées en réserve d’armées et dont il était possible de dis-poser, furent acheminées dans la zone de la 4° armée.C’étaient :
La 7 e divison du 4 e corps (venant de la 5 e armée) ;
Le 2 e corps retiré récemment de PArgonne (3 e armée) ;
Le 1 er corps de cavalerie (venant de la 2 e armée).
Le commandant de la 4 e armée avait fixé au 12 févrierle commencement des opérations ; mais une violente tem-pête de neige étant survenue le 12 au matin, l’action gé-nérale fut contremandée. Le temps redevenu favorable,l’attaque générale fut fixée au 16.