LES OPÉRATIONS EN 1915
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veaux corps d’armée, ce qui allait rendre plus ardue encorela reprise de nos opérations.
Tenant cette nouvelle situation pour acquise, je n’enpersistais pas moins dans mon idée de garder l’initiativedes opérations. Mais pour cela, il me fallait constituer auplus tôt des réserves.
C’est dans ce but que j’écrivis le 15 janvier 1915 (1) auministre, lui demandant d’insister auprès du cabinet deLondres pour obtenir l’envoi sur le continent des renfortsanglais en vue de « nous relever au plus tôt dans la partiede notre ligne qui s’étend jusqu’à la mer ». Je demandaisen même temps la création et l’envoi au front, en arrièredes armées, de « bataillons de marche » constitués avecles ressources des dépôts et qui serviraient aux arméesde réserve de personnel pour combler sans retard les videscréés dans les unités combattantes.
Puis, le 21 janvier, je pris la décision de poursuivrel’offensive de la 4 e armée, tout en me constituant des ré-serves importantes, soit pour exploiter les résultats quiseraient acquis par cette armée, soit pour reprendre ouentamer d’autres opérations, soit enfin pour parer à uneattaque allemande.
J’adressai, en conséquence, ce jour-là, une série d’ins-tructions en vertu desquelles :
La 4 a armée appuyée par la 3 e poursuivrait son offensiveen Champagne ;
La l re armée continuerait ses attaques sur la rive droitede la Meuse et sur les deux flancs du détachement vonStrantz, qui tenait le saillant de Saint-Mihiel ;
Le détachement d’armée des Vosges continuerait lesopérations en cours ;
Et les autres armées, tout en renforçant leurs organi-sations, se constitueraient des réserves partielles.
L’attaque conçue par le général de Langle (2) devaitcomporter une action principale menée par les 1 er et 17 e corps
(1) Lettre n° 4230 du 15 janvier 1915.
(2) Voir carte à la fin du volume.