LES OPÉRATIONS EN 1915
93
Dans les journées du 28 et 29 septembre, des progrèsfurent réalisés dans la partie nord du front de la 10° armée.Nous prîmes pied sur la crête de Vimy et atteignîmes lacote 140 où nous ne pûmes nous maintenir.
Une nouvelle attaque eut lieu le 11 octobre, menée parles 21 e , 33 e et 12 e corps d’armée. Partie à 16 b. 15, elleéchoua à peu près totalement.
Aussi, le 13, je prescrivis d’arrêter l’offensive et des’organiser sur les positions conquises.
De leur côté, les Anglais après avoir supporté les 8et 9 octobre de très violentes attaques sur le front de leurl re armée et de notre 9 e corps, reprirent encore l’offen-sive le 13. Ils mirent la main sur la croupe d’Hulluch,mais ne purent s’y maintenir. Le 14, le commandantanglais arrêtait lui aussi définitivement les actions de sal re armée.
Cette bataille d’Artois fut la dernière que dirigea à mescôtés le maréchal French. Ce fut aussi la dernière d’unecarrière bien remplie. Au mois de décembre 1915, il offritsa démission de commandant en chef des armées britan-niques en France ; elle fut acceptée. Tout ce que j’ai ditdans le cours de ces Mémoires sur ce brave et loyal com-pagnon d’armes ne me dispense pas de répéter une dernièrefois en quelle estime je le tenais, et quels regrets il emportaavec lui.
En résumé, cette offensive de septembre-octobre 1915avait eu toute l’ampleur que l’état de nos forces avaitpermis de lui donner : cinquante-quatre divisions fran-çaises et treize anglaises, appuyées par treize cents piècesd’artillerie lourde française et trois cents sur le front anglais ,s’étaient engagées sur un front d’environ 90 kilomètres (1).J’ai indiqué quel gain de terrain ces vaillantes troupes
(1) Les fronts d’engagements s’étendant :
En Champagne , de Prosnes à l’Argonne... 50 kilomètres.
En Artois, de La Bassée à Monchy-aux-Bois (10 e armée française et armée an-glaise) .
40