Print 
2 (1932)
Place and Date of Creation
Page
92
Turn right 90°Turn left 90°
  
  
  
  
  
 
Download single image
 
  

92

MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

Les avantages obtenus par les Anglais combinés avecla situation favorable de la gauche de la 10° armée con-duisirent le général Foch à poursuivre lattaque dans larégion de Souchez-la Folie, pendant la journée du 26.Souciiez fut conquis entièrement, le bois de Givenchy abordé.

Le général Foch me demanda par téléphone lautorisa-tion de poursuivre le 27 loffensive de la 10 e armée. Jela lui accordai, mais cette nouvelle journée defforts nedonna que de faibles résultats. Le même jour, dans laprès-midi, les Anglais avaient eux-mêmes repris loffensive àlest de Loos, et leurs progrès paraissaient encourageants.Le soir même, le maréchal French madressait une lettremexposant la situation : il me faisait remarquer que sesdisponibilités sépuisaient avec rapidité, et il insistaitsur limportance vitale dune action immédiate du généralFoch en liaison avec sa droite.

Malheureusement, mes troupes disponibles en hommeset en munitions ne me permettaient pas dentretenir pluslongtemps lattaque dArtois, secondaire à mes yeux, sanscompromettre le succès de la bataille de Champagne.

Je prescrivis darrêter lattaque de la 10 e armée.

Les divisions anglaises avaient dailleurs perdu les deuxtiers de leurs effectifs et ne possédaient plus aucune capa-cité offensive. Les disponibilités que le maréchal Frenchpouvait encore se constituer en faisant appel à sa 2° armée,ne pouvaient être en place avant quarante-huit heures.

Pour faciliter les opérations des Anglais, le général Fochfit relever au sud de Loos, dans la nuit du 29 au 30, la47 e division anglaise par la 152 e division française. Lesautres divisions du 9 e corps darmée français relevèrentensuite le reste du 4 e corps darmée anglais et prirent àleur compte loccupation de la cote 70 et de la ligne decombat plus à louest ; larmée anglaise avait ainsi lapossibilité de reprendre ses attaques dans la direction deLoison-Harne-Annay et Pont-à-Vendin.

Mais le mauvais temps ralentit la fin des opérations derelève et empêcha ainsi toute action importante pendantles premiers jours doctobre.