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MÉMOIRES DG MARÉCHAL JOFFRE
début d’un prochain chapitre, le compte rendu détailléde cette importante conférence qui marque dans l’his-toire de la conduite de la guerre une date capitale.
Qu’il me suffise de dire ici, pour ce qui concerne nosopérations en Orient, que j’obtins des conférents, à l’una-nimité, l’avis que la presqu’île de Gallipoli devait êtreévacuée complètement et immédiatement ; pour Salo-nique, tous les représentants alliés, à l’exception de ceuxde l’armée britannique, furent d’avis que le corps expédi-tionnaire franco-anglais devait être maintenu dans larégion de Salonique ; tous, y compris les Anglais , admirentque l’organisation du camp retranché de Salonique devaitêtre exécutée d’urgence, sans préjuger de l’avenir.
Ainsi se trouvait liquidée, dans les moins mauvaisesconditions, l’expédition des Dardanelles dont le succèseût probablement changé la face de la guerre, mais dontl'organisation défectueuse et le développement incohérentavaient amené l'échec.
Pour Salonique, si les hésitations de l’Entente n’avaientpu empêcher le désastre serbe, du moins la décision queje venais d’obtenir réservait nos chances d’avenir dans lesBalkans.