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2 (1932)
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RA GUERRE I5C0N0MIQUE

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blé ; de même, j'intervins à plusieurs reprises en vuedobtenir un contingentement plus étroit de la Grèce quicherchait à échapper à notre surveillance économique.

Cependant, dans lopinion publique, un courant didéesassez dangereuses se faisait chaque jour : on était en effettenté de croire que, par le seul jeu du blocus économiquesans avoir recours à des actions militaires, il serait pos-sible dobtenir la victoire. Rien nétait plus faux : on nepouvait en effet escompter que des résultats intéressants,mais incomplets, du blocus de lAllemagne , si étroit fût-il,car si les voies de ravitaillement du Nord semblaientpouvoir être complètement fermées, celles venant dOrientrestaient largement ouvertes ; aussi, afin de ne pas laissersaccréditer cette dangereuse idée, au Conseil de Défensenationale du 2 février 1916, je tins à attirer lattentiondu gouvernement sur ce point.

Dailleurs, bientôt la question de la guerre économiquecessa de moccuper, le gouvernement en ayant à la finde mars 1916 revendiqué la charge et la responsabilitéexclusive.

Je dois cependant noter quau début de janvier, unequestion assez délicate se posa, au sujet de savoir sily avait lieu de laisser importer des matières premièresen Belgique et de permettre lexportation de Belgique dobjets fabriqués : cela pouvait-il avoir une influence surla capacité de résistance de lAllemagne et pouvait-il tendreà diminuer ou à augmenter la durée de la guerre?

Les avis étaient divergents ; dune manière générale,la thèse anglaise comportait lautorisation de ces échanges :elle sappuyait surtout sur des raisons dordre sentimental :désir de diminuer les souffrances dec populations belges,crainte que les Allemands ne mettent la main sur lesusines inemployées et ne les utilisent à leur profit avec ousans lassentiment des chefs dusine, crainte que les ou-vriers belges réduits au chômage ne soient embauchésdans les usines et mines allemandes ils libéreraient denouveaux combattants.

Notre point de vue était un peu différent ; il fallait