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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

sur les parties du front qui se prêtaient plus particulière-ment à des actions offensives, il fallait réaliser une orga-nisation du terrain qui permît à tout moment de prendreloffensive sans travaux préparatoires de longue durée,afin de réaliser la surprise dans toute la mesure du pos-sible.

Partout ailleurs, il y avait au contraire intérêt à resterloin de lennemi de manière à pouvoir perfectionner lesdéfenses accessoires, des régions fortifiées étant organiséesen arrière des premières et deuxièmes positions, pour ca-naliser, le cas échéant, la marche en avant des forcesennemies et servir de points dappui aux manoeuvres decontre-off en sives.

A cette époque, les régions qui nous semblaient toutparticulièrement délicates, celles sur lesquelles lenneminous semblait pouvoir surtout diriger son effort, et parconséquent à renforcer en première urgence étaient :

La région dAmiens les Allemands pourraient tenterde séparer les forces britanniques et françaises et évidem-ment point sensible, puisque point de liaison entre lesdeux armées alliées,

La vallée de lOise qui mène directement à Paris ,

La région de Reims , la conquête de cette grande villeparaissant une proie tentante pour lennemi,

La région de lArgonne par les Allemands pouvaienttenter de réduire par une lente progression la boucle deVerdun ,

Les crêtes vosgiennes, couverture générale de laile droitede notre dispositif,

Enfin, la trouée de Porrentruy qui devait nous servirde base à une couverture face à la Suisse dans le casles Allemands violeraient la neutralité helvétique.

Tels étaient les points sur lesquels il me semblait, àce moment, que pourrait le plus probablement se produireune offensive ennemie. Encore faut-il préciser que cesdifférentes régions navaient pas dans ma pensée la mêmevaleur : celles qui paraissaient plus sensibles étaient incon-testablement la région dAmiens , la vallée de lOise et