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2 (1932)
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LA BATAILLE DE VERDUN

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la région dextrême droite de notre front ladversairepourrait être amené à rechercher une solution stratégique ;sur les autres points, il paraissait quil ne pourrait es-compter que des succès locaux, ou des rectifications par-tielles du front sans résultat décisif.

Aussi bien, la région de Verdun en raison de sa formeen saillant ne me semblait pas à cette époque être appeléeà devenir le théâtre de la lutte gigantesque qui sy estdéroulée pendant une grande partie de 1916. Faute demoyens matériels suffisants pour entreprendre un effortégal sur toute létendue du front, javais donc été amenéà établir un plan durgence de travaux ; et la région deVerdun , pour les raisons que jai dites, nétait pas en tête.

Cest encore en minspirant des mêmes considérationsque javais réparti en arrière du front les vingt-cinq di-visions que je désirais avoir en réserve à ma disposition :tout particulièrement, la 2 e armée tout entière devaitrassembler ses dix divisions dans la région Amiens, Grand-villiers, Compiègne, Meaux, en arrière des points de notrefront les plus sensibles, stratégiquement parlant, pendantque je prévoyais un ensemble de huit divisions en réserveau sud de la voie ferrée dAvricourt.

En réalité, nous fûmes assez longtemps sans indicationsprécises sur les mouvements des réserves allemandes. Audébut de décembre, quelques mouvements anormaux per-sistants furent signalés en Woëvre. Par mesure de pré-caution, je dirigeai de Champagne sur la région de Bar-le-Duc le 7 e corps darmée et la 15 e division. Toutefois,ces premiers indices semblèrent ne pas se confirmer, etles divisions purent être mises à linstruction. Mais bientôt,mon attention fut attirée vers les régions dAmiens etde lOise il paraissait que lennemi se préparait àloffensive. Le 29 décembre, dans la conférence présidéeà Chantilly par M. Poincaré et à laquelle assistaientM. Briand, le général Gallieni, le général Haig et noscommandants de groupes darmées, nous nous trouvâmesdaccord pour reconnaître que cétait de ce côté quexis-tait le plus grand danger. En effet, les disponibilités aile-