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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARECHAL JOFFRE

de réaliser avec nos alliés une entente de collaboration.Aussi, comprenant que les décisions utiles ne pouvaientêtre prises que sur place, afin dêtre opportunes, je priaile général de Castelnau daller me représenter à Verdun ,de sassurer dabord que la situation y était bien telle quenous nous la figurions daprès les renseignements donnéspar le général de Langle, et quen particulier la missionque je prévoyais pour la 2 e armée était bien conforme àla situation. Je lautorisai à prendre sur place toute lini-tiative qui lui semblerait utile, en partant de cette idéequà tout prix la résistance devait avoir lieu sur le frontnord entre Douaumont et la Meuse, et le front est sur lesHauts de Meuse; ce ne serait quen cas dindisponibilitéque nos forces pourraient être repliées sur la rive gauche,lorsque la 2 e armée aurait pu sy installer.

On sait avec quelle intelligente initiative le généralde Castelnau sacquitta de cette mission. De Souilly,avait été transportée le quartier général de la régionfortifiée, il me téléphonait le 25, à 15 h. 30, quil avaittrouvé le général Herr déprimé par les fatigues supportéesdepuis le début de lattaque allemande et peu en état dedéployer dans les circonstances actuelles toute lactivitéquexigeait la situation; son état-major ne semblait pascapable de lui prêter le puissant concours dont il avaitbesoin. Dautre part, il avait constaté, après une enquêtefaite sur place auprès des divers commandants de secteur,quil était encore temps denrayer lattaque allemande surla rive droite de la Meuse. En conséquence, il se proposaitde donner au général Pétain le commandement de len-semble de la région fortifiée de Verdun et des troupes arri-vant sur la rive gauche de la Meuse, la mission de la 2 e ar-mée devant être denrayer leffort que prononçait lennemisur le front nord de Verdun . Je lui répondis que japprou-vais toutes les décisions quil avait prises. Je ne pouvais,en effet, quêtre très satisfait dapprendre que la situationréelle à Verdun était moins grave quelle nous avait étéreprésentée et que la mission du général Pétain avait puêtre modifiée heureusement. Le général de Castelnau su-

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