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2 (1932)
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DISGRÂCE DU GRAND-DUC NICOLAS 275

se compenser que par la concordance de nos actions dansle temps. Cest ce que javais réussi à faire comprendre et àfaire adopter dans la conférence interalliée de Chantilly,en décembre 1915.

Mais ce nest pas tout de décider. A la guerre, seulelexécution compte. Laccord que jétais arrivé à établirne représentait un progrès réel quà la condition denassurer la réalisation. La place prépondérante que larméefrançaise avait prise dans ce conflit et lautorité moraleque les commandants en chef alliés voulaient bien mereconnaître me conféraient le devoir de réaliser cettecoordination indispensable. Cest cette action que jaiexercée sur tous les théâtres extérieurs à ceux que jecommandais directement, dont je voudrais donner iciun aperçu sommaire.

Pour se faire une idée des difficultés auxquelles je mesuis heurté, il suffit de songer quau lieu de commander (cequi est la seule manière de conduire les opérations mili-taires) jétais obligé de persuader les généraux en chefalliés, dont les uns, comme Haig et Cadorna , étaient meségaux, et les autres, comme le roi des Belges, le tsar et leprince Alexandre de Serbie cumulaient leurs fonctionsmilitaires avec celles de chefs dËtat . Quon ajoute à celaque tous ces commandants en chef, sans distinction,étaient limités dans leur initiative et dans leur bonnevolonté par des entraves politiques, et on aura un avant-goût des conditions dans lesquelles se posait chaque pro-blème de stratégie à résoudre.

Mon autorité, qui nétait basée sur aucun texte, sétaitaccommodée avec les susceptibilités du gouvernement bri-tannique, grâce à lappui loyal que javais trouvé dabordchez lord French, et plus tard chez sir Douglas Haig. Ellesétait accommodée de la haute personnalité du roi Albertdont, à vrai dire, larmée ne joua pendant lannée 1916quun rôle assez effacé.

Avec les Russes, la question se compliqua à lau-tomne 1915. On sait quà la suite de la désastreuse retraite,que ses armées avaient accomplir sous la pression de