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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
ses divisions fussent immédiatement organisées en vue deleur emploi dans la guerre de montagne.
Les propositions que je viens de résumer ici furentadoptées à l’unanimité. Toutefois, en raison de l’opposi-tion des délégués britanniques, la question de l’utilisationultérieure de l’armée d’Orient fut réservée, et l’on se bornaà décider que les divisions de l’armée d’Orient seraientorganisées dans toute la mesure du possible en vue de laguerre de montagne.
Quelques jours après la conférence de Chantilly, le27 mars 1916, les représentants de tous les gouvernementsalliés se réunirent à Paris . J’exposai devant eux la situationmilitaire et rappelai les conclusions qui venaient d’êtreadoptées à la conférence du 12 mars. Ces conclusionsfurent, en définitive, adoptées à l’unanimité par les repré-sentants des gouvernements alliés.
Telles furent les bases de l’action de la coalition en 1916.
LES PRÉPARATIFS RUSSESET L’OFFENSIVE AUTRICHIENNE DU TRENTIN
A un télégramme que j’avais adressé le 2 mars au chefde la mission militaire française auprès de l’armée russe,pour lui donner le signal d’alerte que la violence de l’at-taque de Verdun m’obligeait à lancer à toutes les arméesalliées, le général Alexeieff me répondit, le 9, que l’arméerusse, pleinement désireuse d’aider l’armée française dansla forme que je lui avais suggérée, hâtait ses préparatifsd’offensive et serait en mesure de prononcer, vers le20 mars, dans la région de Dvinsk , si les circonstancesl’exigeaient, une attaque partielle de diversion suscep-tible de fixer les réserves ennemies. Je répondis le 18 àAlexeieff qu’il y avait lieu de passer à l’exécution del’offensive prévue, en évitant toutefois de compromettrela préparation des actions d’ensemble.
C’est en conformité de cet accord que les groupes des