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proposai aussitôt de lui envoyer un général qui prendraitle commandement des forces françaises d’Orient. Le 31,le général Sarrail me demanda de lui envoyer le généralCordonnier et le commandant Michaud, ce dernier devantremplir les fonctions de chef d’état-major de ce qui allaitdevenir désormais l’armée française d’Orient.
Bien que ce dernier choix ne me parût pas heureux,je décidai de donner satisfaction à ces demandes, voulantéviter que le général Sarrail pût se plaindre que je luiavais imposé ses collaborateurs. Le général Cordonniervint à mon quartier général le 2 et le 5 août. Je le savaisen bons termes avec Sarrail. Il partit aussitôt pourrejoindre son nouveau poste.
L’attaque bulgare du 18 août, dont j’ai déjà parlé, amenale général Sarrail à modifier son plan. Il estimait ne pou-voir prendre l’offensive avec son centre, sans avoir aupréalable rétabli son aile gauche et la continuité de sonfront de Valona à Orfano. J’approuvai cette décision quientraîna, comme on l’a vu, une attaque contre la droitebulgare. Je chargeai notre attaché militaire à Bucarest ,le colonel Desprez, de faire pendant ce temps prendrepatience aux Roumains, en leur montrant que cetteaction, pour excentrique qu’elle fût, remplissait indirecte-ment le rôle dévolu aux armées d’Orient, puisqu’elle auraitle résultat certain d’accrocher fortement les armées bul-gares.
L’armée d’Orient, poursuivant son offensive, refoulaitles Bulgares, enlevait Florina (1) et rejetait l’ennemi versMonastir . Tous mes efforts, dans cette période, eurent pourobjet d’amener nos alliés anglais et italiens à renforcerleurs contingents en Orient. Moi-même, bien que limitéà l’extrême dans mes disponibilités, j’avais envoyé à la
comptaient : 112 000 Français, 115 000 Anglais , 118 000 Serbesauxquels il fallait ajouter les brigades russes annoncées et lesdivisions italiennes promises ;
Comme artillerie : 504 canons de campagne, 254 canons de mon-tagne, 294 canons d’artillerie lourde.
(1) Le 19 septembre.