PROJETS D’OPÉRATIONS
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vivait à ce moment dans l’angoisse des mauvaises nou-velles qui nous parvenaient chaque jour. Ses inquiétudes,que je comprenais et que je partageais, ne lui ôtèrent passa lucidité pendant la conférence et il sut taire les ran-cunes qui débordaient de son âme touchant l’aide queles Russes n’apportaient à ses compagnons d’armes quedans des conditions sur lesquelles il est inutile de revenir.
Je ne parle pas du représentant japonais. Les arméesjaponaises n’étaient pas engagées directement dans lalutte. Je dirai tout à l’heure que j’eusse souhaité voir lessoldats nippons nous prêter une collaboration plus effi-cace.
Quant au représentant de l’armée serbe, le général Ra-chitch, il m’avait remis une lettre autographe que leprince Alexandre avait confiée au colonel Pechitch. Je la_citerai tout entière, car elle expose très clairement lesvues de l’état-major serbe à ce moment.
Ostrovo, le 12-25 octobre (1).
Le colonel Pechitch vous présentera le mémorandum élaborépar l’état-major de mon armée en vue de la conférence du15 novembre et vous exposera mon point de vue.
C’est grâce à la sagacité avec laquelle vous avez dirigé lestravaux des conférences précédentes que la concordance dansl’action sur les divers fronts a été assurée et qu’un grand pasvers la victoire finale a été fait au cours de l’année 1916. Jeconnais le prestige dont vous jouissez auprès des états-majorsalliés et je suis certain que le plan de campagne pour l’hiveret le printemps prochains sera également inspiré par l’idéede la solidarité et de l’unité dans l’action de toutes les arméesalliées.
Or l’importance générale du front de Salonique n’a jamaisété plus manifeste qu’en ce moment.
Depuis l’entrée en action de la Roumanie, tout le mondereconnaît que c’est dans les Balkans que les Alliés peuvent
(1) Dossier personnel du général commandant en chef. T. II,cahier 4, pièce 2.
T. il.
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