MES PRÉVISIONS EN VUE UE LA PAIX
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rejoindrait la frontière actuelle vers le signal de Botrange.La Belgique recevrait ainsi les cantons de Saint-Vith etde Malmédy .
Par ces nouvelles frontières, la Belgique gagnerait :
La rive gauche de l’Escaut jusqu’à la mer ;
La boucle de Maëstricht, donnant de l’air à Liège ;
Éventuellement le grand-duché de Luxembourg;
Les cantons de Malmédy et de Saint-Vith .
Soit un accroissement de 4 à 500 000 habitants, pourmoitié flamands et hollandais, et, pour le reste, de langueet de culture françaises.
Le statut de VAllemagne. -— Sur les 65 millions d’habi-tants que comptait l’Empire allemand en 1910, la Prusse en comptait plus de 40. Les 25 autres millions se répartis-saient entre vingt-cinq États secondaires.
Tout le danger éclatait dans cette opposition : un blocimposant et massif dominant une poussière d’États.
Ce qu’il fallait, c’était rétablir l’équilibre en diminuantl’un et en renforçant les autres, tout en conservant auxpeuples leur indépendance et une vie nationale.
La solution consistait donc à abaisser la Prusse et àreconstituer des Allemagnes.
En conséquence, je proposais de retirer d’abord à laPrusse ses acquisitions de 1866 : Hanovre, Hesse-Cassel, Nassau, Schleswig-Holstein, en redonnant l’existence auxtrois premiers de ces États, et en rendant au Danemark la dernière de ces provinces, jusqu’au canal Empereur-Guillaume.
Puis, je demandais qu’on enlevât à la Prusse les pro-vinces rhénanes, comme je l’ai dit plus haut, et la West-phalie; la Saxe prussienne, enlevée au royaume de Saxeen 1815, lui serait rendue ; la province polonaise de Pos-nanie et la partie méridionale de la Prusse occidentale(Marienwerder) serait restituée au royaume de Pologne,que le tsar s’était engagé à reconstituer. La Silésie seraitconstituée en état autonome.