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2 (1932)
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379
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infailliblement entraînée tôt ou tard dans lorbite delAllemagne . A cela on pouvait objecter quil valait encoremieux que la Prusse fût unie à une petite Autriche qualliée à une grande Autriche-Hongrie . Lexpériencevenait de montrer que la constitution de cet amalgamede races quétait lEmpire danubien navait pas empêchésa subordination absolue à la Prusse . Il nen restait pasmoins que lAllemagne allait, dans un avenir plus ou moinsprochain, voir 6 à 7 millions dAutrichiens se réunir àelle.

Mais cétait un mal auquel il allait falloir se résigner.Car, en dehors de laction que lItalie et la Russie nemanqueraient pas dexercer pour consommer la ruine delEmpire austro-hongrois, on ne voyait guère la France sopposant à lémancipation des races slaves asservies.

Tant que le fardeau de lindemnité de guerre pèseraitsur les vaincus, tant que tout retard dans le paiement desannuités nous permettrait dintervenir, tant que joueraientles garanties que nous devions nous réserver (occupationsdes têtes de pont par la France , des ports de Hanovreet de Prusse par lAngleterre , de certains points à fixerà lOrient pour les Russes), nous pourrions vivre tranquilles.Cétait laffaire dune génération, celle qui avait fait laguerre, et qui avait bien mérité son repos. Ce serait à lapolitique, à lEntente des puissances, à la sagesse desnations, pendant ces trente années, quincomberait le soindassurer un plus lointain avenir et le repos des généra-tions futures.

Sur les ruines de lEmpire des Habsbourg, je prévoyaisdailleurs la création dÈtats nouveaux, ou lagrandisse-ment des puissances qui seraient intéressées au même titreque nous à surveiller lAllemagne, et qui joueraient danslEurope centrale de lavenir le rôle de contrepoids que lamonarchie danubienne avait cessé de jouer depuis cin-quante ans.

Au premier chef, on pouvait tracer dans ses grandeslignes les frontières dun état slave englobant la Bohême;la Moravie et la Slovaquie. Cet état de 11 millions dhabi-