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2 (1932)
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MES PRÉVISIONS EN VUE DE LA PAIX

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Telles étaient les grandes lignes du traité de paix quejentrevoyais en août 1916. Il ne faut pas perdre de vueen le lisant, quau temps ce projet fut établi, la Russie était encore debout à nos côtés et lAmérique nétait pointencore entrée dans la guerre. Dans ce dernier ordre didées,on pourra remarquer que nous navions pas attendularrivée du président Wilson pour imposer à nos reven-dications déquitables limites. Les conditions que nousvoulions imposer à lAllemagne étaient équitables, etmodérées, car après la guerre dextermination qui nousavait été faite, nous aurions pu, en droit, détruire lAlle-magne, comme dailleurs fut détruite lAutriche-Hongrie .Que les Allemands se souviennent des ambitions quilsnavaient pas la prudence de cacher au temps ilscroyaient encore gagner la guerre ; ils voulaient garder laBelgique tout entière, tout le nord de la France jusquàla Somme, la Lorraine en entier. Que sais-je encore?

En cherchant seulement à créer une Allemagne équi-librée, dans laquelle la Prusse , élément de violence, nauraitplus la suprématie, nous étions, je le répète, généreux,équitables et prudents. Peut-être les précautions que jepréconisais auraient-elles assuré le repos de nos descen-dants. Tandis quils seront en droit de sétonner et surtoutquils auront le devoir de se tenir en éveil, en constatant quenous les laissons en face de lAllemagne unifiée qui estsortie de la dernière guerre et que le traité de Versailles a consacrée.