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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL J OFFRE

ce quil y eut, à mes yeux, de plus intéressant dans cevoyage, cest que jy trouvai loccasion de discuter, enprésence du président de la République et du président duSénat , la question du contrôle parlementaire à laquelle leministre de la Guerre avait essayé de donner une solutionsi inopportune. Le président de la République, selon sacoutume, sengagea peu. Néanmoins, son impression meparut favorable à ma thèse. M. Antonin Dubost sy rangeacatégoriquement. Le général Roques, qui avait été proba-blement déjà chapitré par le président du Conseil, sentitquil avait perdu la partie, et il ne dissimula pas sa mauvaisehumeur. Le maintien du statu quo ante fut maintenu, et il futadmis que la lettre que le ministre de la Guerre mavaitécrite le 1 er août serait considérée comme annulée, tanten ce qui concernait le projet de faire venir à Paris legénéral Belin que pour la liaison à établir par lintermé-diaire du colonel Valentin. Le ministre maintint son droitdêtre renseigné exactement. Sans le lui contester, je tinsà préciser que, pour les événements passés, le ministrepourrait se renseigner par un agent de liaison de son cabinetqui aurait la liberté daller sur le front accompagné dunofficier du grand quartier général ; mais que, pour les évé-nements en cours, il continuerait à nêtre renseigné quepar moi-même, par lintermédiaire du colonel Penelon etdu commandant Herbillon.

Roques sinclina devant ma volonté nettement affirmée,et il ninsista pas, nayant trouvé aucun appui auprès duprésident de la République, et après avoir été nettementdésapprouvé par le président du Sénat.

La question fut vidée définitivement quelques joursaprès, quand fut établie par moi la formule écrite à déli-vrer aux délégués parlementaires avant leur envoi dansla zone des armées. Après entente avec le président duConseil, il fut entendu que les délégués adresseraient leurdemande au ministre de la Guerre qui me la transmettrait,et que je resterai seul juge de lopportunité de ces visites.

Si je me suis étendu longuement sur ces incidents quiparaissaient peu de chose auprès des grands événements