MES RELATIONS AVEC LA POLITIQUE
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qu’un rappel dans la zone de l’intérieur serait considérécomme une disgrâce que rien ne justifiait. Je fus assezheureux pour obtenir qu’il serait laissé à la dispositiondu généra] Nivelle, pour préparer les opérations de notreaile droite au cas où les Allemands viendraient, commeon s’y attendait, à violer le territoire helvétique.
Un fait plus grave encore fut porté dans la journée àma connaissance ; le plan des opérations des armées fran-çaises en 1917 sur le théâtre occidental était profondémentremanié par le général Nivelle, sans que j'aie été le moinsdu monde consulté. Gomme je l’ai dit dans un chapitreprécédent de ces Souvenirs , ce nouveau plan comportait,entre autres dispositions, une large extension du frontanglais qui ne pouvait être obtenue que par une actiongouvernementale. Cette action me paraissait bien être,au premier chef, de mon ressort, en tant que « conseillertechnique ». D’autre part, cette modification allait en-traîner un retard dans l'offensive générale des Alliés quej'avais eu tant de peine à établir et que je paraissais qualifiépour maintenir. Il y avait là un manquement grave nonplus cette fois dans des détails , mais dans le principe mêmede mes nouvelles fonctions.
Le lendemain, 22, je reçus une lettre de l’amiral Lacaze,fixant mes attributions.
Le ministre de la Marine, ministre de la Guerre P. /.,à Monsieur le général de division Joffre,général en chef des armées françaises.
Conformément aux décisions du gouvernement, j’ai l’hon-neur de vous adresser les instructions suivantes concernantvos nouvelles attributions.