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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
même la direction supérieure des opérations , estimant qu’iln’y avait place pour aucun échelon intermédiaire entrelui et les commandants en chef des armées du Nord-Estet des armées d’Orient. Par là, il témoignait d’une belleconfiance en soi et il montrait qu’il recherchait volontiersles responsabilités.
Mais quand, le 14 mars 1917, excédé des luttes journa-lières auxquelles la politique le condamnait, il rendit sonportefeuille, que restait-il de la solution qu'il avait contribuéà faire adopter? En quelles mains allait tomber le portefeuillede la Guerre? Et pour combien de temps? A qui allait dé-sormais incomber la conduite suprême de nos opérations?
Avec une plus sereine conception de la situation, etpour parler net, s’il se fût seulement rappelé que les mi-nistres passaient tandis que la guerre durait, il n’eût pascontribué à faire tomber de mes mains la direction dela guerre que j’avais eu tant de peine à mettre sur pied.