LES MUNITIONS
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Il manquait donc à l’approvisionnement environ500 000 cartouches en commande, mais non fabriquées.
Le plan de fabrication du temps de guerre comportait :
a) D’abord le montage, avant le cinquantième jour, àraison de 25 000 par jour, de 800 000 cartouches, à l’aidedes éléments confectionnés existant à la réserve d’ateliersde montage ;
b) Ensuite, la fabrication de toutes pièces de 13 600 coupspar jour.
Ce taux correspondait au maximum de production enpoudre B des poudreries nationales.
Il existait, en outre, un stock de matières premièrespour la confection de 600 000 cartouches. Cette fabricationdevait être assurée par les établissements constructeursde l’artillerie, avec le concours de l’industrie pour certainséléments.
Au lendemain de la bataille de la Marne, les consom-mations avaient dépassé la moitié de la dotation initialepar pièce, et il ne restait plus que 2 370 000 cartouches.En présence de cette situation qui était de nature à avoirune répercussion grave dans la suite de la campagne, jepris immédiatement l’initiative de proposer au ministrele rappel des ouvriers spécialisés des usines métallur-giques (1).
J’ai déjà dit dans les pages précédentes (2) que l’accrois-sement du rendement des fabrications fut loin d’être aussirapide que je l’espérais et que le ministre me l’annonçait.C’est ainsi qu’au lieu du rendement de 30 000 coupsau 1 er novembre 1914, et 40 000 au 20 novembre, les ver-sements réellement effectués aux entrepôts pendant cettepériode ne dépassèrent pas 12 000. Or, à ce moment, lasituation de nos stocks s’était aggravée ; les opérationsmenées dans la course à la mer et la bataille des Flandresavaient fait tomber nos approvisionnements à moins de400 coups par pièce.
(1) Télégramme ii° 6644 du 23 septembre 1914.
(2) Voir 2° partie, chap. vi, t. I, p. 429 et suiv.