LES MUNITIONS
29
les possibilités de production de l’industrie nationale etétrangère, devaient être considérés comme des minima. Et jedemandai au ministre de me faire connaître s’il croyaitpossible la réalisation à bref délai d’un programme com-plémentaire de fabrication.
Dans un entretien qu’il eut àBordeaux, le 27 décembre 1914,avec le général Baquet, directeur de l’artillerie au minis-tère de la Guerre, un officier de liaison de mon état-majorrapporta l’impression très nette que, de l’avis général, uneextension du programme des fabrications des projectilesde gros calibre n’était pas possible avant un délai lointain.
Sollicité pour placer une commande journalière d’obusde gros calibre, notamment de 3 000 obus de 155 en acier,le général Baquet déclara que le placement de cette com-mande ne pourrait se faire qu’au détriment des 80 000 pro-jectiles de 75 dont je regardais la fabrication comme unminimum, et que nous ne devions atteindre que six moisplus tard. De fait, ce ne fut qu’avec la plus grande diffi-culté qu’à la réunion des industriels du 27 décembre 1914,M. Millerand obtint, grâce aux sollicitations les pluspressantes, que ceux-ci acceptassent une partie de cettecommande sans nuire à la fabrication des obus de 75.
C’est de cette promesse, en quelque sorte extorquéeau patriotisme des métallurgistes par la ténacité du mi-nistre, que je partis le 29 décembre (1), pour confirmer mademande journalière d’obus de gros calibre, et notam-ment de 3 000 coups pour chacun des calibres de 120 et 155.
Le 26 janvier 1915 (2), je revenais à la charge en deman-dant :
1° Qu’on portât à 6 000 la production journalière desprojectiles de 90 (on entrait dans la période des éclate-ments de 75) ;
2° Qu’on intensifiât la production des projectiles de 155pour arriver le plus tôt possible au chiffre de 3 000 quej’avais indiqué antérieurement.
(1) Télégramme n° 7513 du 29 décembre 1914.
(2) Lettre n° 8147 du 26 janvier 1915.