LES MUNITIONS
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guerre, et l’urgence qu’il y avait à rapprocher le chiffre desfabrications journalières de celui des consommations quo-tidiennes. Je rappelai dans ma lettre que j’avais toujoursconsidéré comme des minima les chiffres que j’avais fixésà un moment où l’augmentation de la production indus-trielle se heurtait à des difficultés de toute nature, etque ces chiffres, en raison de l’accroissement des consom-mations qui caractérisait la guerre actuelle, ne suffiraientbientôt plus à satisfaire à nos besoins. Et je me refusaià fixer une limite à mes nouvelles demandes, dans l’igno-rance où j’étais du degré d’élasticité que pouvaient pos-séder nos diverses industries nationales, et du supplémentde ressources qu’on pouvait encore tirer de l’étranger.
Le 11 juin, je demandai (1) qu’en raison du tir de plus enplus fréquent des canons courts contre les fortes orga-sations défensives de l’ennemi, le rendement journalierfût notablement augmenté pour les calibres de 155, 220et 270. Le 24 du même mois, sur un avis que je venais derecevoir qu’un sensible accroissement de production in-dustrielle pouvait être escompté, je demandai (2) que cettemarge fût reportée en totalité sur les munitions de groscalibre, les opérations d’Artois ayant fait ressortir lanécessité de disposer en abondance de moyens matérielstrès puissants.
Le 5 juillet (3), rappelant les étapes successives du pro-gramme de fabrication des munitions de gros calibre, jemis au point les derniers desiderata formulés dans mesdemandes du 11 et du 24 juin, l’expérience des récentesopérations en Alsace ayant fait ressortir l’obligation demettre en œuvre des mortiers de gros calibre en nombreaussi grand que possible. La fabrication journalière queje demandais en conséquence était de :
50 projectiles de 293.
180 - 280.
(1) Lettre n° 4373 du 11 juin 1915.
(2) Télégramme n« 9998 du 24 juin 1915.
(3) Lettre n° 2221 du 5 juillet 1915.