LES MUNITIONS
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A ce moment (1), je signalai administre l’utilité d’étudierle chargement de 10 000 obus de 75 avec du sulfure decarbone et du phosphore, et de rechercher des produitstrès toxiques aptes à répondre aux Allemands s’ils conti-nuaient de se servir de ce nouveau procédé qu’ils venaientd’employer en violation des règles admises par la Conven-tion de La Haye. Le ministre entra aussitôt dans mesvues ; il me fit connaître (2) qu’il portait à 50 000 le nombred’obus toxiques que je demandais, et qu’il entreprenaitactivement les recherches sur les produits aptes à êtreutilisés dans le chargement de ces obus.
Le 23 juin (3) et le 4 juillet (4), j’écrivis au ministre pourlui demander qu’on intensifiât la production pour lescalibres 75, 120 L, 155 L et qu’on utilisât un nouveaumélange toxique : chloro-sulfure et chlorure d’étain. Entretemps, diverses expériences eurent lieu au sujet de la miseen service d’obus incendiaires, qui ne donnèrent pas lesrésultats qu’on en attendait.
Des expériences d’ensemble eurent lieu, du 8 au 10 sep-tembre 1915, sur tous les types d’obus étudiés et expé-rimentés jusqu’à ce jour. Ces essais eurent surtout pour ré-sultat de mettre en évidence la nécessité de réaliser defortes concentrations pour obtenir des effets sérieux. Tenantcompte des conclusions de ces expériences, je demandai le10 septembre (5) :
1° Qu’on intensifiât la production d’un produit dénommécollongite, et qu’on l’utilisât pour charger des obus de 75avec tout ce qu’on pourrait produire de cette matière ;
2° Qu’on activât l’étude des produits lacrymogènes ;
3° Qu’on arrêtât immédiatement le chargement en chloro-sulfure des obus de 120 qui avaient donné des déboires.
Et le 13 septembre, en raison des faibles ressources en
(1) Lettres n° 6483 du 15 mai et n° 11089 du 28 mai 1915.
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(2) Dépêché ministérielle n° du 31 mai 1915.
(3) Lettre n° 9305 du 23 juin 1915.
(4) Lettre n° 1508 du 4 juillet 1915.
(5) Télégramme n° 6402 du 10 septembre 1915.
T. il.
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