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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL J O F F R E

phosphore, je demandai quon arrêtât le chargement desbombes incendiaires qui donnaient des résultats déce-vants.

La fabrication des obus lacrymogènes resta longtempsen veilleuse, en raison des difficultés de fabrication desproduits et des essais peu concluants effectués jusqualorsavec le seul produit facilement obtenu (chloracétone ). Enrevanche, on arriva à réaliser le chargement dun certainnombre dobus à collongite, et, le 21 septembre, le sous-secrétaire dÉtat de lartillerie me fit connaître quil venaitde donner lordre de charger chaque jour 15 000 obus« spéciaux ».

Au 30 septembre 1915, on avait mis à la dispositiondes armées :

100 000 obus de 75 au chloro-sulfure, peu efficaces, donton arrêta comme je viens de le dire la fabrication.

15 000 projectiles de 75 à la collongite, sans compterles obus incendiaires qui se montrèrent très peu efficaces.

Lobus toxique à base de « Vincennite » paraissait à cemoment au point, mais il subsistait des incertitudes sur lastabilité du produit, sur lefficacité à en escompter dans destirs réels, et sur lopportunité de sen servir avant quelennemi se mit lui-même à utiliser ce que lon est convenudappeler « les grandes toxiques ».

Le 16 octobre (1), je demandai au ministre que des expé-riences fussent entreprises daccord avec le G. Q. G. pourvérifier lefficacité de la Vincennite et dun produit incen-diaire dénommé « produit Jouve », de manière à ce quonfût fixé une fois pour toutes sur ces questions.

Le programme de ces expériences fut arrêté dun communaccord. Elles eurent lieu à Mailly le 9 novembre, mais nefurent pas concluantes, les circonstances atmosphériquesayant été tout à fait contraires lors des tirs sur tranchées.Les éclatements au repos mirent au contraire en évidenceles effets très puissants de la Vincennite et de la collongitedans des organisations abritées, effets supérieurs à ceux

(1) Lettre n° 8955 du 16 octobre 1915.