LES MUNITIONS
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de celle de Bourges qui fut supprimée peu après pour per-mettre l’extension de la fabrication des fusées d’obus.
En janvier 1915, la réserve d’éléments se trouva épuiséeet le rendement journalier en cartouches chargées tombaà 2 150 000 ; il descendit au-dessous de ce chiffre en févrieret mars.
En mai et juin, je signalai au ministre que nos stockss’épuisaient. Celui-ci s’attela immédiatement à cette tâcheurgente.
Par lettre du 15 novembre, je lui fis connaitre quela production des 5 500 000 cartouches escomptées enaoût 1916, me paraissait suffisante, mais que je me réservaisde demander un accroissement de production au cas où lamise en service du fusil-mitrailleur viendrait à en démon-trer la nécessité.
Le déficit subsista assez longtemps parce que la fabri-cation de la balle D en Amérique et surtout en Angleterre ne s’organisa qu’avec une extrême lenteur ; les retardsdans les livraisons promises par les industriels de ces deuxpays furent tels, qu’il parut prudent de ne plus compter surla production étrangère et de développer la productionde nos cartoucheries nationales. Je livre ce simple fait,sans autre commentaire, à ceux qui étaient persuadés quel’industrie étrangère était supérieure à la nôtre, et qui pen-saient ou disaient qu’on ne faisait pas un assez large appelau concours de nos alliés ou des neutres.
Quoi qu’il en soit, le rendement journalier atteignit3 900 000 en mars 1916 et 4 450 000 en avril 1916.
A la fin de cette même année, la situation en munitionsd’infanterie était devenue très prospère, et de gros prélève-ment purent être faits à maintes reprises sur nos stocksau profit des armées alliées.
E) Grenades. — Les seules grenades que l’on utilisâtau début de la guerre de stabilisation étaient la grenadeà main modèle 1914 de l’artillerie, en fonte, et les gre-nades improvisées dans les armées, avec des pétards demélinite ou des cartouches de dynamite.