FOURNITURES AUX RUSSES
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au ministre l’intérêt essentiel que nous avions à leur veniren aide. Si les Russes étaient réduits à l’inaction, ou siseulement l’ennemi avait connaissance de la pénurie demunitions dont ils souffraient, ce dernier pourrait rapportercontre nous une grosse partie de ses forces, ou abattredéfinitivement l’armée russe. Le moyen le plus efficacede venir en aide aux Russes consistait à fabriquer desmunitions pour eux et à les leur faire parvenir. J’estimaisqu’il conviendrait de ne s’engager dans cette voie que lorsquenous serions certains de fabriquer nous-mêmes les quan-tités plus que suffisantes de munitions de tout calibre.Or, ce résultat était loin d’être atteint. Je proposais, enattendant, d’envoyer sans tarder quelques officiers aucourant de nos fabrications et des progrès réalisés depuisle début de la campagne.
Le 4 janvier 1915 (1), je proposai de préparer les élé-ments de la fabrication des munitions de 76 millimètresqui débuterait de 2 000 à 5 000 par jour, pour être pro-gressivement augmentée. Le même jour, j’appuyai unedemande du colonel Ignatief tendant à céder à la Russie deux tonnes par jour de dinitro-naphtaline, et à autoriserle Creusot à passer avec la Russie un marché de :
100 000 obus de 76 par mois à partir de fin mai.
225 000 obus de 76 par mois à partir de fin juin.
Je fis adopter également par le ministre le projet decéder aux Russes du matériel de 105 avec des munitions.
A la suite d’une demande pressante du général de La-guiche, notre attaché militaire auprès de l’armée russe,j’insistai le 1 er juin 1915 (2) pour que fussent mises àla disposition de nos alliés de l’Est : 200 000 fusées déto-nateurs et 50 tonnes de poudre.
Puis j’appuyai successivement de nouvelles demandesde poudre et de matériel de 105 (3).
(1) Télégramme n° 878 du 4 janvier 1915.
(2) Télégramme n° 101 du 1 er juin 1915.
(3) Nos poudres étant trop vives pour le matériel russe, il fallut
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