FOURNITURES AUX REUGES
43
Armée, belge . — En raison des circonstances dans les-quelles elle s’est trouvée, l’armée belge fut amenée dès lespremières semaines de la campagne à faire un large appelà nos ressources de toute nature, en matériel et en muni-tions.
Dans le courant du mois d’août 1914, le ministre de laGuerre accordait un abonnement journalier de 2 000 coupsde 75 à l’armée belge, à mon insu d’ailleurs, ce qui m’amenaà demander (1) que de pareilles largesses ne fussent pasfaites sans mon assentiment, d’autant que la situationde l’artillerie belge était, toutes choses égales, plus pros-père que la nôtre, et avait surtout à faire face à des tâchesmoins écrasantes.
A la demande du gouvernement belge, les bases du ra-vitaillement de l’armée alliée furent fixées par le Proto-cole du 12 novembre 1914, dans les conditions généralessuivantes :
Dotation en munitions de 75 : 10 000 coups tous lescinq jours à compter du 1 er novembre. Cette dotation seraitsujette à révision, quand l’armée belge mettrait en ligneplus de 150 pièces de campagne;
Dotation en munitions de 120 : 4 000 coups par mois ;
Dotation unique de 2 400 coups de 95, 10 000 obusde 105, 24 000 coups de 155, y compris la poudre pourla confection de charges correspondantes.
Nous fûmes amenés à assurer également le ravitaillementdes Belges en explosifs, poudres, fusées d’obus, matérielde 120 L (un groupe), autos-canons de 75 (une section),autos-mitrailleuses et 100 mitrailleuses.
L’armée belge s’efforça de se procurer elle-même les res-sources nécessaires à son artillerie ; pour les munitionsde 75 notamment, elle consentit, dès le 24 février 1915,à renoncer, après un dernier versement de 60 000 projec-tiles, à la clause du protocole lui accordant 2 000 projec-tiles par jour. Cependant, à la suite de fortes consomma-tions faites par l’artillerie belge en liaison avec nos troupes,
(1) Télégrammes n“ 2813 et 3568 du 13 octobre 1914.