/.ES OPÉRATIONS EN 1915
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2 e corps, constitués en détachement provisoire sous lesordres du général Gérard, se heurtèrent sur le front entreParfondrupt et Maizeray à des défenses partout intactes.Le 12° corps échoua pareillement. Les attaques se pour-suivirent les 6 et 7 avril au milieu des mêmes difficultéset avec un égal insuccès.
Dans la soirée du 7, le général Dubail déclara qu’il neconsidérait plus comme possible l’attaque brusquée qu’ilavait tentée par surprise : les défenses adverses se révé-laient très solides, et notre préparation d’artillerie, pourles raisons que je viens de dire, les avait à peine entamées.
J’ordonnai en conséquence, le lendemain, au généralDubail de « passer à une attaque méthodique, mais puissante,qui nous permette de gagner du terrain partout où ce seraréalisable, et qui maintienne dans cette région l’attentionet les réserves de l’ennemi (1). »
L’action de la l r0 armée se poursuivit suivant ces direc-tives. Mais l’ennemi était maintenant sur ses gardes ; ilavait ramené dans cette région d’importants renforts,avec lesquels, le 24 avril, il lança sur la tranchée deCalonne une attaque violente en direction du fort deRozelier, qui m’obligea à mettre à la disposition du généralRoques, commandant la l re armée, la 48 e division, pourrétablir la situation.
Les faibles espérances que je pouvais désormais con-server dans cette bataille de Woëvre et les événements quise préparaient dans le nord, m’amenèrent dès le 14 avrilà ne laisser au général Dubail, pour la continuation de sesopérations, que les 2° et 12 e corps, et à lui retirer le 1 er corpsqui avait été peu engagé, le corps de cavalerie Conneau etle 17 e corps d’armée qui n’avaient pas été engagés.
De cette affaire, il résultait comme leçon, que seulesréussissent « les actions vigoureusement et méthodique-ment organisées, où l’infanterie préalablement établie àbonne distance d’assaut, n’a été déclanchée qu’après des-truction complète des défenses accessoires et bouleverse-
(1) Télégramme n° 2724 du 8 avril 1915.