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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

ment des tranchées ennemies de première et de secondeligne ; les liaisons de toute nature étaient assurées...La réalisation de toutes ces conditions est lœuvre ducommandement (1)... »

Lattaque tentée au mois de décembre 1914 par la10 e armée, dans la région dArras avait été, on sen sou-vient, aussitôt enrayée par le mauvais temps et létatdéplorable du terrain. Dans mon Instruction particulièreadressée le 21 janvier 1915 au général Focb, javais pres-crit que cette armée devait « continuer à pousser le pluspossible la préparation de ses attaques densemble, qui serontreprises... dès que les circonstances le permettront (2) ».

Le front de Champagne passa, sur ces entrefaites, aupremier plan de mes préoccupations. Une action offensiveen Artois que me proposa le général Focb au début demars 1915 me parut prématurée. Dans cette région, eneffet, je me préoccupais dintervenir énergiquement auprèsdu gouvernement français pour que larmée anglaise reçûttous les renforts quelle était en droit descompter, et parvoie de conséquence, de faire relever par les forces dontdisposait le maréchal French, la majeure partie de la8 e armée française. Cette mesure, destinée à donner àlarmée alliée une part équitable du front occidental,devait me créer des disponibilités que jutiliserais pourmener mes opérations offensives. Ma correspondance avecM. Millerand fut pendant les dernières semaines delannée 1914 en grande partie absorbée par ce soin.

Ce ne fut que le 27 décembre 1914, à la suite dun entre-tien que jeus avec le commandant en chef anglais, quefut décidée la relève du 16 e corps (droite de la 8 e armée)par deux divisions anglaises (27 e et 28 e ), alors en voie dedébarquement. Cette relève, commencée le 6 janvier 1915,ne fut terminée que dans les premiers jours de février.

Dans une entrevue que jeus à ce moment avec le maré-

(1) Note n° 3520 du 10 avril 1915.

(2) Instruction particulière n e 38, du 21 janvier 1915.