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ment des tranchées ennemies de première et de secondeligne ; où les liaisons de toute nature étaient assurées...La réalisation de toutes ces conditions est l’œuvre ducommandement (1)... »
L’attaque tentée au mois de décembre 1914 par la10 e armée, dans la région d’Arras avait été, on s’en sou-vient, aussitôt enrayée par le mauvais temps et l’étatdéplorable du terrain. Dans mon Instruction particulièreadressée le 21 janvier 1915 au général Focb, j’avais pres-crit que cette armée devait « continuer à pousser le pluspossible la préparation de ses attaques d’ensemble, qui serontreprises... dès que les circonstances le permettront (2) ».
Le front de Champagne passa, sur ces entrefaites, aupremier plan de mes préoccupations. Une action offensiveen Artois que me proposa le général Focb au début demars 1915 me parut prématurée. Dans cette région, eneffet, je me préoccupais d’intervenir énergiquement auprèsdu gouvernement français pour que l’armée anglaise reçûttous les renforts qu’elle était en droit d’escompter, et parvoie de conséquence, de faire relever par les forces dontdisposait le maréchal French, la majeure partie de la8 e armée française. Cette mesure, destinée à donner àl’armée alliée une part équitable du front occidental,devait me créer des disponibilités que j’utiliserais pourmener mes opérations offensives. Ma correspondance avecM. Millerand fut pendant les dernières semaines del’année 1914 en grande partie absorbée par ce soin.
Ce ne fut que le 27 décembre 1914, à la suite d’un entre-tien que j’eus avec le commandant en chef anglais, quefut décidée la relève du 16 e corps (droite de la 8 e armée)par deux divisions anglaises (27 e et 28 e ), alors en voie dedébarquement. Cette relève, commencée le 6 janvier 1915,ne fut terminée que dans les premiers jours de février.
Dans une entrevue que j’eus à ce moment avec le maré-
(1) Note n° 3520 du 10 avril 1915.
(2) Instruction particulière n e 38, du 21 janvier 1915.