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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
A la date du 2 avril 1915, les fractions restantes de la8 e armée constituèrent le « détachement d’armée de Bel-gique ». Le général d’Urbal, qui commandait la 8 e arméedissoute, prit le commandement de la 10 e , en remplace-ment du général de Maud’kuy, et j’envoyai ce derniercommander une nouvelle armée, la 7 e , qui englobaitl’ancien « détachement d’armée des Vosges », et soulageaitla l re armée, dont le front, comme je l’ai dit plus haut, avaitété étendu jusqu’au nord de Verdun .
A ce moment, les forces britanniques en France , grou-pées en deux armées comprirent :
Cinq corps d’armée ;
Un corps d’armée indien ;
Un corps de cavalerie ;
Un corps de cavalerie indienne.
Elles tinrent un front d’environ 50 kilomètres entre laBassée et Langemark , en liaison à droite avec notre10 e armée, à gauche avec le groupement sud du « détache-ment d’armée de Belgique ».
Ces remaniements étaient à peine achevés quand, le22 avril 1915, les Allemands prononcèrent une violenteattaque, accompagnée d’une forte émission de gazasphyxiants, dans la région d’Ypres , sur la gauche de la2 e armée britannique et la droite du « détachement d’arméede Belgique ». Surpris par les effets meurtriers des gaz, lesAnglais et les troupes territoriales françaises reculèrent.Dès le 23, au matin, la division canadienne, puis la 28° divi-sion anglaise prononcèrent une vigoureuse contre-offen-sive qui enraya les progrès de l’adversaire. A partir du 24,une action puissante organisée par le général Foch, àl’aide des renforts prélevés sur le groupement de Nieuportet sur la 10° armée, auxquels se joignirent des élémentsd’infanterie et d’artillerie belges, permit de rétablir lasituation un instant compromise.
L’emploi par les Allemands de ce procédé de combatimprévu et déloyal se réduisit ainsi à un incident fâcheuxmais sans résultat grave. Il en eût été autrement si nos