LES OPERATIONS EN 1915
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adversaires, au lieu d’une opération sur un faible frontavec des moyens limités, l’avaient entreprise en grand,exploitée avec des réserves importantes. Peut-être nes’attendaient-ils pas eux-mêmes au succès de ces nappesde gaz, et n’avaient-ils pas amené de réserves suffisantespour les lancer dans la brèche? En tout cas, l’occasion futperdue pour eux, mais la leçon ne le fut point pour nous.J’ai dit plus haut que c’est de ce jour-là que nous entre-prîmes en bâte des études parallèles pour créer des gazde combat et pour organiser la défense contre ceux del’ennemi.
En outre des disponibilités que le renforcement del’armée britannique m’avait procurées, cinq divisionsfrançaises nouvellement formées à l’intérieur, avec lesressources des dépôts, furent mises à ma disposition. Cesdivisions, constituées d’éléments excellents mais nonaguerris, furent disloquées et leurs unités regroupées avecd’autres ayant déjà subi l’épreuve du feu. Cette mesureme permit de créer quatre divisions (151 à 154) et une bri-gade de chasseurs à cinq bataillons (5 e brigade).
L’appoint de ces forces nouvelles me permit de porterà trois divisions un certain nombre de corps d’armée des-tinés aux prochaines attaques.
Le 24 mars, le général Focb me soumit, sur ma demande,le projet détaillé d’une opération puissante à monterdans la région au nord d’Arras. Ce projet comportait :
Une attaque menée par trois corps d’armée, ayant pourobjectif la crête de Vimy (cotes 119, 140, 132).
Deux attaques de flanc : l’une au nord de l’attaque prin-cipale visant la crête de Notre-Dame-de-Lorette et l’éperonnord de Souchez, puis la cote 119 ; l’autre, au sud, endirection de la croupe 96-93 (1500 mètres sud de Bailleul)et s’étendant jusqu’à la Scarpe.
Le général Foch me demandait pour cette opérationà faire renforcer la 10 e armée par trois corps d’armée,72 pièces de gros calibre et une dotation en matériel et