LES OPÉRATIONS EN 1915
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Tandis que le 9 e corps gagnait les pentes à l’ouest deLoos, que le 21 e progressait au nord de Notre-Dame-de-Lorette et vers Souchez, le 33 e faisait un bond de 4 kilo-mètres en moins de deux heures, et atteignait la crêteentre Souchez et la cote 140. A sa droite le 20 e corps en-levait la Targette et une partie de Neuville-Saint-Vaast.En revanche, plus au sud, les 10 e et 17 e corps n’obtenaientque des résultats peu appréciables. 3 000 prisonniers,6 canons, et un nombre élevé de mitrailleuses tombaiententre les mains de nos troupes.
En somme, le centre de notre attaque, particulière-ment le 33° corps, venait de remporter un succès foudroyant.Il s’agissait de l’exploiter. Vers 11 heures, la divisionmarocaine atteignait la cote 140, ayant épuisé toutesses réserves dans cette avance d’une rapidité imprévue.Dès 10 h. 45, le commandant de la division faisait appelaux réserves du 33 e corps (8 e zouaves et 4 e tirailleurs).Mais ces deux régiments étaient à Mont-Saint-Ëloy et àAcq, à huit kilomètres des objectifs atteints. Le 8 e zouavesmis à la disposition de la division marocaine à 11 h. 30,ne s’engagea qu’entre 15 h. 30 et la tombée de la nuit ;le 4 e tirailleurs n’entra en ligne qu’à partir de 18 heures.
La 18 e division (réserve d’armée la plus avancée), établieau début de l’action à 12 kilomètres du front vers Berthon-sart, fut mise à la disposition du 33 e corps à 13 h. 30 ;ses éléments de tête ne purent atteindre la route de Béthuneque le 10 mai vers 2 heures du matin.
Nous sûmes bientôt que le plus grand désordre avaitrégné à ce moment dans les arrières de l’ennemi, et la plusvive angoisse dans ses hautes sphères. On se préparait àévacuer Lens en toute hâte et les habitants de Lille eurentun instant d’intense espérance. Le retard dans l’entrée enligne de nos réserves ne permit pas à notre victoire fou-droyante du premier jour d’avoir d’éclatants lendemains.
Le 10 et le 11 mai, nos gains furent maintenus et mêmeaccentués, malgré la réaction adverse qui s’organisait.Nous ne pûmes malheureusement nous emparer ni deSouchez ni de Neuville-Saint-Yaast. Les jours suivants