LES OPÉRATIONS EN 1915
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gagé contre les Russes une offensive d’abord limitée.
La violence de cette attaque fut telle que les lignesde nos alliés fléchirent dès le début au saillant qu’ellesformaient le long du cours inférieur du Dunajec . L’insuffi-sance du matériel d’artillerie et des approvisionnementsde munitions ne permettait pas aux Russes de rétablirla situation ; ils furent contraints de replier leur gauche ;à la fin du mois, les Austro-Allemands atteignaient larivière du San et ils franchissaient les cols des Carpathes .
Mais pour alimenter cette offensive à laquelle ils n’al-laient pas tarder à donner une grande extension, les Alle-mands furent obligés de faire d’importants prélèvementssur leur front occidental. De sorte qu’au début de juin,notre service de renseignements estimait à 680 bataillonsla supériorité des Alliés sur le front franco-anglo-belge (1).
De ce seul point de vue, le moment était donc favorable,sur ce théâtre d’opérations, pour chercher la rupture deslignes ennnemies. Et, comme je viens de le dire, la soli-darité nou3 faisait un impérieux devoir de ne pas assisterdans l’inaction à la débâcle de nos alliés russes .
Pour préparer et faciliter la conduite ultérieure desopérations, je décidai, à la date du 13 juin 1915, d’arti-culer les forces françaises en trois groupes d'armées. Celuidu Nord et celui de l’Est avaient déjà leurs chefs ; c’étaientles généraux Foch et Dubail qui exerçaient, par déléga-tion de moi, la direction des opérations à chacune desextrémités du front. Je plaçai celui du Centre sous lesordres du général de Castelnau, le plus qualifié des com-mandants d’armée pour prendre cet important comman-dement. Le choix que je faisais du général de Castelnau
1 099 bataillons actifs et réserves,285 bataillons territoriaux.
Total 1 794 bataillons alliés contre :
! en y comprenant la réserve, lalandwehr, l’ersatz et la land-sturm.
T. II.
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