LES OPÉRATIONS EN 1915
83
L’arrivée progressive de nouveaux renforts anglais libé-rait des unités françaises ;
L’emploi de plus en plus étendu des troupes territo-riales dans les secteurs calmes permettait de relever, dereposer et d’instruire en vue des attaques un nombretoujours plus grand de troupes actives ;
Enfin, la création de quinze divisions nouvelles amé-liorait l’articulation de nos forces, et leur emploi en vuede la manœuvre (1).
J’ai indiqué plus haut que notre matériel se dévelop-pait, moins vite que je ne l’eusse souhaité, mais cependantdans une mesure appréciable. L’artillerie de tranchée enparticulier commençait à devenir puissante par le nombrede ses batteries en service et par l’instruction de sonpersonnel... Et si la fabrication des munitions était encoreloin d’atteindre les chiffres que j’avais demandés, j’obtinspar le décret du 5 août 1915 la mise à ma disposition destrès importantes ressources des places fortes, en matérield’artillerie lourde, en approvisionnements de munitionset en personnel de batteries à pied.
Ce développement de nos moyens me permit d’adopterle plan général suivant : rechercher la rupture des organi-sations défensives sur une partie du front, en Champagne ,pendant que les forces ennemies seraient fixées dans larégion d’Arras par une attaque secondaire combinée avecune offensive britannique.
Les conditions particulières de l’opération principale àmener par le groupe des armées du Centre furent préciséesdans l’Instruction secrète du 12 juillet (2) adressée augénéral de Castelnau :
« Notre attaque principale sera donnée entre Moron-villers et l’Aisne par les 2° et 4 e armées, prolongée parune action offensive de la 3 e armée sur la rive droite del’Aisne.
(1) C’étaient les divisions de la série 120 à 129, les 10 e , 15 e et16 e divisions coloniales et les 130 e et 131 e divisions d’infanterie.
(2) Instruction particulière et secrète n° 5937 du 12 juillet 1915.