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2 (1932)
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87
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LES OPÉRATIONS EN 1915

SI

déclaration en expliquant que le gouvernement se gar-derait soigneusement de simmiscer dans la direction desopérations, et quil se bornerait à examiner les conditionsgénérales dans lequelles laffaire serait engagée. Cette me-sure, ajoutait-il, ne devait en aucune façon être considéréecomme une marque de défiance à mon égard, le gouverne-ment restant à lunanimité plein de confiance en moi.

Au cours de cette audience, le président de la Républiqueaprès avoir examiné la situation politique intérieure delItalie le parti giolittien reprenait la lutte contre le gou-vernement, et celle des Balkans qui commençait à sassom-brir, en vint à parler de la situation parlementaire fran-çaise. Il dit que la personnalité de M. Millerand était for-tement combattue, et quen attaquant le ministre de laGuerre, cétait moi que lon visait. M. Albert Sarraut déclaraaussitôt que, de toutes les conversations quil avait eues avecles membres du Parlement, il résultait quen aucune façonma personne navait été mise en cause, et quau contrairetous saccordaient à déclarer que ma réputation tant àlextérieur quà lintérieur était lindice dune confianceunanime. Après avoir passé en revue les différents groupespolitiques du Parlement, M. Poincaré et M. Sarraut envinrent à conclure, que le seul homme politique qui eûtréellement pris parti contre moi jen ai déjà parlé ailleurs cétait M. Doumer. Et le Président déclara, de bonnegrâce, quune crise dans le haut commandement serait lachose la plus grave à imaginer, que jétais absolumentindispensable , que ce serait un danger national de toucherà moi, et que pour sa part il ne consentirait jamais à ceque le haut commandement fût atteint.

Les échos fidèles de cette longue audience, sur laquelleje reviendrai dans un prochain chapitre, quand je résu-merai mes relations avec le gouvernement et le Parlementpendant cette année 1915, me trouvèrent à mon quartiergénéral en train de préparer la bataille dont jai déjà in-diqué le dessein. Les propos du Président étant en sommeassez contradictoires, il ne convenait pas que jen fisseétat pour poser au gouvernement la question de savoir si