Druckschrift 
2 (1932)
Entstehung
Seite
97
Einzelbild herunterladen
 
  

LA DIRECTION DES OPÉRATIONS

97

tracé : il sagissait, par des actions aussi puissantes que nousle permettait létat de notre matériel, dalléger la pressionqui sexerçait sur nos amis de l'Est.

Cest ce motif essentiel quil faut voir dans toutes lesoffensives que jai menées à partir du mois de mai 1915,offensives auxquelles je mefforçai de faire participer lesAnglais et les Belges. Jai déjà dit à maintes reprises, queje trouvai, tant auprès de M. Miller and, ministre de laGuerre, que du maréchal French, le plus constant appuiet la plus entière communauté de vues. Mais nous avions àlutter auprès du gouvernement britannique contre destendances diverses, toutes également dangereuses ; tantôton nous objectait, de Londres, quil paraissait indispen-sable de laisser en Angleterre des forces importantes pourparer à un débarquement possible des Allemands ; tantôtle maréchal Kitcbener voulait se réserver la dispositionde nombreuses divisions pour assurer la défense de lÉgypte ou pour mener la campagne des Dardanelles; tantôt, ilsagissait de lutter contre un courant didées qui traver-sait les hautes sphères britanniques en vertu desquelles lasaine tradition de la Grande-Bretagne a toujours consistéà peser dans les coalitions plus par son or ou par ses flottesque par ses armées. Aux arguments dailleurs respectablesque lopiniâtre Kitcbener opposait au gouvernement fran-çais, je ne pouvais quopposer avec une égale opiniâtretéce que le souci du bien commun me faisait considérercomme souhaitable On peut penser de quelle lenteurétaient frappées nos décisions militaires quand il fallait,au préalable, rapprocher des points de vue aussi éloignés.

Il était également intéressant dobtenir le concours delarmée serbe.

Celle-ci, à la suite de ses éclatantes victoires du Tser et deRoudnick (1914), était tombée dans une inaction à peuprès totale. Cette inaction se justifiait par les pertes quenos alliés serbes avaient subies dans la courte et glorieusecampagne daoût à décembre 1914, en partie par lépi-démie de typhus qui décima les troupes et les populations,en partie enfin par la crise du matériel que lindustrie

7

T. II.