Druckschrift 
2 (1932)
Entstehung
Seite
103
Einzelbild herunterladen
 
  

LEXPÉDITION DES DARDANELLES

103

jours en face de quelques compagnies dinfanterie. Mais,pour des raisons dont je nai pas à parler ici, nos alliéslaissèrent aux Turcs le temps de ramener en hâte desforces qui bloquèrent les troupes anglaises à une courtedistance du rivage.

La solution française, elle, consistait à débarquer surla côte dAsie des troupes dont la progression aurait eupour double résultat de décongestionner le front de Galli-poli et doccuper les emplacements d les canons turcstiraient sur la côte dEurope . Mais, pour cette opération,il fallait des troupes nouvelles. Le ministre nayant plusà sa disposition aucune force organisée pour entreprendrecette diversion indispensable, il devenait nécessaire de faireappel aux ressources des armées du Nord-Est.

Cest dans ces conditions que, pour la deuxième fois,je fus sollicité dintervenir dans les affaires dOrient.

Mandé à Paris , le 29 juillet 1915, par le ministre etmis au courant de la situation, jexposai mon point devue et je le confirmai par une lettre du même jour.

Mon opinion se résumait ainsi :

Laction en cours dans la presquîle de Gallipoli nedevait pas être abandonnée, mais il fallait la mener avectous les moyens nécessaires pour la conduire définitive-ment au succès en prenant soin de ne pas compromettrela situation en France par des prélèvements inopportuns.Or, en cette fin de juillet 1915, ces prélèvements me pa-raissaient impossibles. Il en serait autrement en septembre,à lissue de la bataille que jallai entamer en Champagne et en Artois. Ce délai me paraissait dailleurs nécessairepour établir un plan précis dune opération sur Constan-tinople, et pour la préparer. Le défaut de plan densemble,le déséquilibre évident entre le but quon se proposaitet les moyens quon avait mis en oeuvre, étaient de touteévidence à la base de nos échecs en Orient. En conséquence,je proposai de faire établir un plan dopération rationnel,et, dans ce but, denvoyer durgence un officier de monétat-major aux Dardanelles pour prendre contact avecles exécutants et se documenter.