Druckschrift 
2 (1932)
Entstehung
Seite
112
Einzelbild herunterladen
 

112

MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

coips fussent avantagés au détriment du 32 e ), il restait commeréserve darmée, au minimum, 9 000 coups; et cette réserveappliquée immédiatement au 32 e corps darmée élevait sadotation initiale à plus de 430 coups par pièce. Or, le généralcommandant la 3° armée a pu prendre immédiatement cettedécision puisque, avant 9 heures, le 30 juin, il était avisé parmoi de lenvoi de trois nouveaux lots (télégramme 3384 du30 juin, 9 heures, précédé dun coup de téléphone), augmentésde six autres lots le même jour (télégramme 2403 du 30 juin,21 h. 40). Le chef détat-major de la 3 e armée, qui a été encou-ragé à ne pas restreindre ses demandes, ma dailleurs déclarédepuis, à deux reprises, navoir jamais manqué de munitionsde 75. Les munitions lourdes lui ont également été largementaccordées. Largument visé ci-dessus métonne donc par son peude fondement.

II. Lattaque allemande du 13 juillet. Le rôledu général commandant la 3 e armée le 13 juillet a été toutdifférent. Averti de limminence de lattaque, sans mêmeprendre le temps de me demander la libre disposition de labrigade du 5 e corps en réserve de groupe darmées, il la faittransporter en autos et la donne au général commandantle 45 e corps. Lintervention de cette brigade fut décisive etpermit de rétablir la situation. Lattaque allemande étaitenrayée sans que loffensive prévue pour le 14 soit compro-mise ou même affaiblie. Jai approuvé pleinement le rôle dugénéral commandant la 3 e armée, en cette circonstance.

III. Lattaque française du 14 juillet.

A) Conception de la manœuvre. Commandement. Pourriposter à lattaque allemande du 30 juin, deux manœuvresdifférentes pouvaient être exécutées : une action convergentesur la région du Four de Paris , exécutée par les 5 e et 32 e corpsplus ou moins renforcés, qui eût été facilitée par les tirs denfi-lade de la plupart des batteries de ces corps, une actiondébordante à louest de lArgonne, qui permettait en cas desuccès de prendre à revers les positions allemandes.

Le général commandant la 3 e armée écarta la première solu-tion comme devant se traduire par un combat de bois il necroyait pas que lartillerie pût préparer suffisamment lattaqueet que linfériorité de nos autres moyens matériels nous permîtde prendre lavantage. Il sarrêta donc à la deuxième.