i.’affaire sarrail
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Toutefois, de peur de donner à notre offensive une exten-sion incompatible avec le plan général des opérations, on futamené à réduire l’importance du mouvement débordant, et,tandis que les directives du 1 er juillet fixaient comme objectifà la 3 e armée Servon et la croupe 172 avec rabattement ulté-rieur sur la Gruerie, celles du 2 se bornaient à la réoccupationde la ligne I. N. obtenue par une offensive énergique dans lazone du 32 e corps.
On était en droit d’espérer qu’il serait possible de réalisersur certaines parties de cette zone, et notamment dans larégion à l’ouest de l’Argonne , une concentration de moyenspuissants et d’y produire des effets de surprise et d’écrase-ment : c’est ce qui justifiait cette solution. Malheureusement,cette concentration ne fut pas réalisée, et l’effort de la 3 e armée setraduisit par des attaques parallèles et même un peu divergentes.
Les 15 e division coloniale et 128 e division devaient, à ceteffet, renforcer la 3 e armée. Le général Sarrail les plaça sousles ordres du général commandant le 32 e corps, à qui il confiala conduite de l’opération.
Il estimait, en effet, ne pouvoir commander directement unepartie de ses troupes, tout en gardant la direction de l’ensemblede son armée, le 5 e corps devant, d’ailleurs, effectuer unesérieuse diversion par une attaque de huit bataillons. Et, defait, c’est surtout sur le 5 e corps que, par suite de l’offensiveallemande dans la région de la Haute-Chevauchée, le généralcommandant la 3 e armée porta son attention dans les journéesdes 13 et 14 juillet. Mais il n’en reste pas moins vrai qu’iln’était pa3 sans inconvénient de charger un commandant decorps d’armée, avec son seul état-major de corps d’armée, déjàassez fatigué, de diriger une opération de quatre divisions, dontdeux nouvelles, et cela, au moment même où l’on reprocheà ce commandant de corps d’armée une tendance fâcheuseà mélanger les unités.
Il en résulta que, pour éviter ce mélange, le commandantde l’armée fixa lui-même par ses instructions un dispositifd’attaque très rigide, et enleva au commandant de corps d’arméeune grande part de son initiative et de sa liberté d’action.
B) Préparation. — L’Instruction personnelle et secrète,n° 910/3 du 5 juillet, fixait le dispositif du 32 e corps et des deuxdivisions de renfort : 15 e D. C. sur un front de 3 kilomètresenviron, de part et d’autre de la route Vienne-le-ChàteauBinarville ; 128 e D. I. à sa droite, sur un front de 1500 mètres
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