l’affaire sarrail
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du travail effectué, et, en effet, on ne signale nulle part l’in-suffisance des boyaux, des parallèles de départ ou de placesd’armes. Il résulte, d’autre part, des renseignements précisqui m’ont été fournis par la 15 e D. C., qu’on avait prévu etpréparé les approvisionnements en grenades, en outils, en sacs deterre,en fil de fer, etc. .nécessaires pour l’exécution de l’attaque.
Quant à la préparation d’artillerie, efficace pour l’attaquede gauche, puisque l’infanterie a pu, d’un seul élan, traverserles tranchées allemandes, elle s’est révélée insuffisante pourles attaques du centre et de droite. La divergence des effortsen est évidemment une cause. Les autres paraissent être lesdifficultés d’observation, et aussi la mauvaise qualité des fusées,des projectiles de 120 et 155 dont 75 pour 100 n’explosentpas, comme je vous en ai rendu compte par ma lettre n° 147/Gdu 18 juillet ; et cette dernière cause ne s’est évidemmentrévélée qu’au moment de l’attaque.
Il ne semble donc pas qu’on puisse reprocher ni au comman-dant de l’armée ni à ses subordonnés d’avoir négligé la prépara-tion ou d’avoir précipité l’attaque sans attendre que cettepréparation fût complète.
C) Action du commandement dans la journée du 14. — D’unefaçon générale, on peut dire que la journée du 14 se résume enune attaque directe, plus ou moins énergique et plus ou moinsheureuse suivant les divers points du front. Aucune combi-naison n’est tentée à aucun échelon.
Le commandant de corps d’armée paraît avoir manqué dedécision en ne poussant pas plus rapidement sa brigade deréserve en arrière de la brigade de gauche dès la première nou-velle du succès obtenu au bois Beaurain, et en se bornant àmettre très tardivement (à 15 h. 20) un bataillon de sa réserveà la disposition de cette brigade. Il aurait dû aussi, semble-t-il, veiller à ce que le colonel Guérin, chargé de cette attaque,utilisât à fond toutes les troupes dont il disposait et profitâtde l’occupation momentanée de la lisière nord du bois Beau-rain, pour tenter, avec des éléments indépendants de la lignede combat, le mouvement de rabattement à droite sur le saillantdu Chêne. Mais il faut noter à sa décharge, la difficulté éprouvéeà obtenir en temps voulu des renseignements exacts et précis,et surtout la gêne qui pouvait résulter pour lui des reprochessévères qui lui avaient été faits, maintes fois, les j ours précédents,par le commandant de l’armée d’engager trop précipitammentses réserves, et de créer le mélange des unités. Il a d’ailleurs