116 MÉMOIRES DU MAKÉCHU JOFFRli
exigé avec beaucoup d’énergie la reprise des attaques et veilléà la concentration des feux d’artillerie sur les objectifs d’attaque.
Quant au commandant de l’armée, les dispositions prisespar lui rendaient son action à peu près impossible, puisqu’ilavait délégué au commandant du 32 e corps le véritable com-mandement de l’attaque, et canalisé par avance l’action dechaque grande unité. Son attention était d’ailleurs fixée auplus haut point par la situation du 5 e corps d’armée, qui parutdes plus sérieuses, dès le matin du 14, et auprès duquel il serendit d’abord après avoir détaché auprès du général Duchêneun officier de son état-major.
IV. — Les comptes rendus de la 3 e armée. — Si lescomptes rendus du 30 juin ont donné de ce combat une impres-sion qui semble exacte, il n’en a pas été de même dans lajournée du 13.
Aucun compte rendu n’a été adressé par l’état-major de la3 e armée avant un télégramme chiffré arrivé à 16 h. 15 (1)pour demander des munitions, et annonçant une action trèssérieuse engagée depuis 10 h. 30 entre Marie-Thérèse et 263.
Cependant, la 3 e armée savait depuis 6 heures et demie quel’attaque devait être prévue pour 10 h. 30, et elle avait, avecbeaucoup de diligence, pris ses mesures en conséquence (dépla-cement de la brigade du 5 e corps en réserve de groupe d’armées).
Les comptes rendus faits ensuite, le 13, ne donnèrent pas de lalutte une physionomie exacte : le terrain perdu était faible—le réduit de 263 ne paraissait pas sérieusement compromis ; —les pertes considérables subies par notre première lignen’étaient pas mentionnées. On pouvait croire à un échec desplus limités, lequel, en fixant l’adversaire, aurait au moinsl’avantage de donner à l’attaque du 14 son maximum de succès.
L’impression de l’officier de liaison qui avait été envoyé le13 à 14 heures de mon état-major à la 3° armée, ne devintnettement défavorable que le 14, quant il eut revu le généralcommandant le 5 e corps. Il semble que ce soit au cours de lamatinée du 14 que le général commandant la 3 e armée a dû sefaire une idée nette du combat du 13.
J’estime donc que cet état-major a mal renseigné les auto-
(1) Vers 14 heures, cependant, la nouvelle de l’attaque parvint àmon état-major ; mais elle fut provoquée par une demande de ren-seignements émanant de lui.