l’affaire sarrail
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rités supérieures, les 13 et 14 juillet, sur le combat qui s’étaitlivré le 13. J’ai déjà fait personnellement en temps utile desobservations à ce sujet.
En résumé, le général Sarrail, pour réagir contre le mélangedes unités et l’usure trop rapide de ses troupes, est arrivé àune conception par trop simpliste, d’après laquelle les divisionsaccolées sont compartimentées dans des zones rigides, sansqup le commandant de l’armée se réserve une disponibilitésérieuse. Toutes les troupes de deuxième ligne sont destinées à larelève dont la préoccupation domine, non seulement la vie nor-male, ce qui est juste, mais encore les opérations les plus graves,ce qui est plein de dangers et amène à l’impuissance. Cette con-ception enlève au commandant de l’armée toute action réelle.
La passivité à laquelle cette conception condamne le com-mandement apparaît dans l’attaque allemande du 30 juin etdans l’offensive française du 14. La première ne serait sansdoute pas restée un échec si le commandant de l’armée avaitappuyé le 32 e corps (certains exécutants affirment même qu’elleserait devenue un succès important). La deuxième n’a pasabouti à cause de la division des efforts canalisés dans desdirections parallèles ou divergentes.
Par contre, le général commandant la 3 e armée a fait œuvrede chef, le 13 juillet, en oubliant ses conceptions habituelleset en s’occupant de parer l’attaque allemande sans sacrifierson offensive du lendemain ; il a ainsi, ce jour-là, limité lagravité de l’échec.
Dubail.
GROUPE D’ARMÉES DE L’EST
Le général C. commandant Le 20 juillet 1915.
N»150/G
Personnelle et secrète. >
Le général Dubail, commandant le groupe de l'armée de l’Est,au général commandant en chef.
Réponse à la lettre personnelle et secrète du 16 juillet, visantplus particulièrement l'état moral de la 3 e armée et les procédésde commandement de son chef.
Le général Sarrail fait preuve dans son commandement decaractère et d’énergie ; mais sa vigueur affecte une forme dure