123
divisions indispensables pour venir à bout de la missionconfiée à la future armée d’Orient, que les conditionsd’organisation de l’expédition n’étaient pas établies , en unmot que le général Sarrail n’avait fait dans son quartier gé-néral du lycée Victor Duruy qu’une étude théorique etsuperficielle de la question. J e fis aussitôt établir, par monétat-major, une Note très serrée, portant la date du 31 août,dans laquelle, tenant compte des possibilités turques, desconditions d’existence des forces à débarquer, j’arrivaisà la conclusion que quatre divisions demandées par le gé-néral Sarrail seraient absolument insuffisantes, et qu’ilfallait, si l’on tenait à réussir, en prévoir huit (sans compterles troupes d’étapes) en plus des deux divisions françaisesdéjà présentes aux Dardanelles.
Dans ces conditions, reprenant mon argumentation pré-cédente, je demandais qu’aucune mesure d’exécution nefut prise avant l’élaboration d’un véritable plan d’opéra-tions qu’il appartenait au général Sarrail d’établir aprèsavoir procédé sur place à une étude approfondie.
Pour ces motifs, et pour une autre raison que j’exposaidans une nouvelle réunion à l’Ëlysée, le 2 septembre (retardapporté dans la préparation des offensives franco-anglaises),je demandai à ce que les quatre divisions à prélever sur lethéâtre d’opérations du nord-est ne fussent pas mises à ladisposition du ministre avant les premiers jours d’octobre.
Cette Note transmise le 1 er septembre ne modifia pas lepoint de vue du gouvernement, qui admit, toutefois, leretard proposé pour le départ des quatre divisions. Il cherchaà réaliser avec le gouvernement britannique l’entente in-dispensable pour régler le transport des renforts français,organiser le commandement, choisir une base militaire etnavale distincte de la base qui servait en commun auxforces franco-anglaises des Dardanelles .
C’est pour régler ces diverses questions que se réunit le11 septembre, à Calais , une conférence à laquelle assistaient,d’une part, M. Millerand, le général Sarrail et moi, et del’autre, les maréchaux Kitchener et French et le généralWilson.